Salut,

Mon cœur tout chiffonné bat la chamade, j'ai mal dormi, je suis fébrile. Tout ça ? Il faut croire.

Hier j'ai vu le troisième épisode de la série Loki, où est confirmé ce que beaucoup de fans pensaient depuis longtemps : Loki est bisexuel.1 C'est la deuxième fois dans ma vie d'adulte que je vis comme un coup dans l'estomac une représentation de ma propre sexualité. C'est la deuxième fois que je suis représentée dans une production culturelle mainstream que je ne regarde pas pour être représentée. Alors j'ai mal dormi. Ça m'a travaillée. J'ai besoin de vous raconter. (Et cette lettre va parler d'homophobie, alors prenez bien soin de vous.)

Je sais confusément que j'aime les filles depuis que je suis petite. En CM2, ma première meilleure amie, c'était en fait la première personne qui faisait battre mon cœur un peu différemment. Plus tard, adolescente, je suis vraiment tombée amoureuse pour la première fois et c'était, là aussi, d'une fille — comble de la chance, elle partageait mes sentiments. J'ai voulu vivre ma première belle histoire alors je l'ai dit à mes parents. "Voilà, je suis amoureuse d'une fille." Et quelque chose s'est effrité. Un peu de mon idéalisation de ces figures aimantes et compréhensives, qui n'ont pas du tout réagi comme j'en avais besoin. Ils n'ont pas pu faire de cette information une nouvelle norme à digérer, malgré les connaissances LGBT dans notre entourage, malgré les discours pleins de tolérance dans lesquels j'avais baigné enfant et qui m'avaient donné confiance.