Qu’est-ce que je fous
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Salut,
Je suis partie en vacances avec du boulot dans mes valises. J’ai des trucs à écrire, des trucs à programmer, des trucs à imaginer. J’avais la ferme intention de me concentrer très fort et de mettre de côté le sujet qui me taraude et dont j’ai la sensation parfois qu’il me parasite – vous avez deviné : la maternité. J’ai l’impression de ne parler que de ça, de ne penser qu’à ça. Alors je m’étais dit, pendant ces vacances, je vais faire autre chose. Autre chose qu’être une parente en devenir, autre chose que me penser le nombril du monde.
J+1 de mon arrivée sur le sol québécois, je participe à un atelier avec mon groupe d’écriture en ligne, le thème c’est « Lâcher », et c’est donc parfait : je vais lâcher cette obsession du maternel, du parental, du gravidique, et je vais repartir à la conquête du reste. Je sais qu’il y a un reste foisonnant, immense et riche, dans lequel je baignais il y a pas encore si longtemps.
C’est l’heure de lancer les rires enregistrés : je n’ai fait que écrire sur la maternité. Que ça. Depuis le premier exercice d’écriture automatique où j’ai jeté sur le papier, dégoûtée, que j’en avais marre de ne penser qu’à ça, jusqu’à l’exercice de fin qui m’a donné une impulsion de poésie aux rimes maladroites. Même au milieu, j’ai écrit un texte de fiction où le personnage central, bien que non protagoniste, était une mère mourante. Je n’ai que ça à la bouche, que ça au bout des doigts, que ça dans la tête. Sur le coup, ça m’a fait rire de désespoir.