Présentable, publiable, mémorable
En travail n°4 - janvier 2023
Salut,
J’ai passé la fin du mois de décembre à rendre Le renard présentable, et le début du mois de janvier à le rendre publiable. La différence est subtile, mais d’une importance cruciale. Vous remarquerez l’absence de note de bas de page : Le renard est désormais son titre officiel. Less is more, tout ça. J’ai aussi été hantée par d’autres projets. Beaucoup de choses, alors en voiture Simone.
De présentable à publiable
Présentable, c’est quand j’estime que mon éditrice peut le lire et même le faire passer à d’autres personnes, ce qui est toujours le cas dans un processus d’édition, il n’y a jamais que l’autrice devant son texte, ni uniquement le regard extérieur de l’éditrice. Plusieurs paires d’yeux vont venir se poser sur le texte avant qu’il devienne public, et c’est cette gradation dans le dévoilement qui participe du processus de détachement. Pas encore vôtre, mais plus tout à fait mien. L’étape suivante, le publiable, c’est ce que j’appelle “changer des virgules de place”. Ce n’est, là non plus, jamais uniquement ça, mais c’est parfois tellement du fignolage qu’on dirait du pignolage. C’est le moment où une personne, parfois mon éditrice, ici l’assistante d’édition de la maison (merci Oksanna !) relit tout et commente avec son œil extérieur. Tel passage pas très clair, ici une répétition un peu lourde, et là est-ce qu’on peut utiliser un autre terme ? C’est le moment où je relis des bouts de paragraphe à haute voix, ce que je ne fais pas du tout pendant l’écriture, pour tester la musicalité des phrases. Je ne me targuerais pas d’être une grande poétesse mais c’est vrai que j’aime les choses qui riment et quand on me propose de substituer un mot à un autre, de changer une virgule de place, la musicalité a tendance à primer sur le reste. Je dois tester, du bout de la langue, voir si le nouveau rythme convient ou s’il fait perdre cette poésie subtile qui fait partie de ce que je cerne comme “mon style”.