La classe d'écrire
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Salut,
Dans Le chaos ne produit pas de chefs-d’œuvre, les trois écrivains choisis pour aborder la légende créée autour du travail d’écrire ont presque forcé sur moi une réflexion articulant genre et écriture. Une réflexion que je risque de poursuivre un jour, maintenant que j’ai lu L’écriture comme un couteau d’Annie Ernaux, où elle parle justement de ce qui manque dans Le chaos..., un point de vue féminin et féministe à l’écriture. Une autre réflexion, moins évidente pour moi car je suis moins versée dans cette thématique, c’est celle du rapport de classe qu’on entretient avec l’écriture. Permettez-moi d’amorcer l’exercice ici, dans ce terrain de jeu privilégié qu’est cette infolettre dominicale.
De mon côté, full transparence : mes deux parents sont profs de lettres, et si à la génération précédente on trouve des cheminots et des ouvriers, je ne peux qu’être certaine d’avoir hérité d’un capital culturel bien dodu, dans une maison où lire était encouragé et, comble du privilège, écrire aussi. C’est parce qu’on m’a dit assez tôt que j’écrivais bien que j’ai continué, et si j’écrivais « bien pour mon âge », c’est sans doute grâce au nombre de livres que j’ai ingurgité – et donc, auquel j’avais accès.
Dans Le chaos ne produit pas de chefs-d’œuvre, Kerninon parle de John Steinbeck, sans aucun doute mon écrivain préféré des trois qu’elle aborde, et du fait qu’il est le seul à avoir assisté à des cours d’écriture :