Écrire, traduire, vieillir
Écrivant depuis un train, je partage mes réflexions sur la mère-fille, une traduction créative et un futur événement à Strasbourg.
Salut,
J’écris cette lettre depuis un train qui m’emmène dans les Vosges, où je vais passer un weekend d’anniversaire qui sera sur le point de prendre fin quand vous me lirez. Je ne vais pas vous embêter longtemps, d’abord parce que j’adore les voyages en train quand je peux ne pas faire partie de la horde des travailleurses, MacBook ouvert sur tableurs déprimants. Mais aussi parce que ce mois écoulé a été assez chiche en travail d’écriture.
Écrire sur ma fille, écrire sur ma mère
Je craignais de ne pas trouver les mots, mais j’ai réussi à écrire le texte qui m’a été commandé le mois dernier dans les temps. Il est question d’interroger les relations mère-fille par un prisme féministe, à l’ère de « #MeToo » (je vous reparlerai du livre lui-même en temps et en heure). Je dois dire que je suis globalement assez fatiguée qu’on continue à tout étiqueter « #MeToo », ça fait 8 ans déjà, et je crois que j’ai commencé à penser qu’on est dans l’ère « post-#MeToo ». Où ce gros truc, là, est arrivé, mais ça n’a pas provoqué le renversement qu’on avait peut-être espéré, et on se retrouve maintenant à intégrer l’événement dans nos réflexions et nos modes d’action en tenant compte de son impact réel. Je veux dire, je suis fatiguée qu’on ait encore aujourd’hui, au moins une fois par an, un #MeToo de quelque chose : #MeToo de la restauration, #MeToo du sport, #MeToo de la chasse à cour, whatever. Non pas parce qu’il faudrait qu’on se taise mais parce qu’il semblerait qu’on n’ait toujours pas intégré que le problème n’est pas à l’échelle de ces niches de plus en plus étroite, qu’il est global, qu’il est partout où il y a des hommes et du pouvoir.