Comptine d'un autre été
Où je repense aux étés de mon enfance (ils sentent la lavande, le savon de Marseille et les chipolatas carbonisées).
Salut,
On arrive à la saison de l’année où tout me fait penser aux vacances, au Sud et à mon enfance. Quand j’étais vraiment petite, de mes zéro à mes dix ans, mes profs de parents nous emmenaient pendant les deux longs mois de vacances d’été en camping dans le Gard. Pour moi, l’été sent le Gard, et quand la chaleur a commencé à devenir plus impressionnante à Lille, les premiers étés je me suis dit « cette odeur n’a rien à faire là, c’est l’odeur du marché de Bagnols-sur-Cèze ». On y achetait des tas de savons de Marseille colorés et parfumés que ma mère glissait entre les piles de linge le reste de l’année. Des bijoux en ambre vendus par le même monsieur tous les ans, qui nous reconnaissait à chaque fois. Il y avait un restaurant pas loin du camping, où les patrons savaient exactement comment j’aimais manger mes pommes de terre rissolées.
(évidemment il faut écouter ceci en lisant cela.) (Encore un reliquat de mon enfance pianiste, je pense que je sais encore la jouer par cœur.)
Cette nuit il a plu et tonné, et quand je suis allée courir ce matin, ça sentait le lendemain d’orage d’été, j’ai eu l’impression d’ouvrir la porte après avoir écouté l’averse taper contre le toit de la caravane. Ce week-end, nous avons fêté notre anniversaire de mariage avec des amis dans une grande maison dotée d’une piscine, et pouvoir y piquer une tête à toute heure, trainer au bord sur un transat, rappliquer de la crème solaire toutes les heures, ça aussi, c’était l’été de mon enfance.